Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/393

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sembla méchant. Pensant que c’était le voleur de bœufs, il le tua avec ses flèches. Mais, tandis que le sang de l’homme coulait encore frais sur les anémones sauvages, Pallas Athéné, la déesse aux yeux clairs, descendit de l’Olympe et vint, dans la montagne, au-devant d’Atimos, qui ne la reconnut pas, car elle avait pris l’aspect d’un vieux serviteur du roi Amphitryon. Et la déesse lui adressa ces paroles

— Divin fils d’Amphitryon, cet homme que tu as tué n’est pas le brigand voleur de bœufs. C’est un homme irréprochable. Tu reconnaîtras facilement le coupable à l’empreinte de ses pas dans la poussière. Car ses pieds sont plus longs que ceux des autres hommes. Celui-ci, qui est mort, mena une vie innocente. C’est pourquoi tu dois demander avec des larmes au divin Apollon de le rendre à la vie. Apollon ne refusera point ce que tu lui demanderas si tu tends vers lui des mains suppliantes.