Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/413

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étant soumises aux impôts de droit commun, il est inique de leur en faire payer d’autres. C’est une première injustice qui saute aux yeux. Je vous en ferai paraître d’autres. Mais, déjà sur ce point, permettez-moi, Monsieur le Président, d’élever une protestation aussi ferme que respectueuse. Je n’ai pas l’autorité suffisante pour parler au nom de l’Église tout entière. Toutefois je suis certain de ne pas m’écarter de la bonne doctrine en proclamant ce principe essentiel du droit, que l’Église ne doit pas l’impôt à l’État. Elle consent à le payer ; elle le paie à titre gracieux, mais elle ne le doit pas. Ses antiques exemptions découlaient de sa souveraineté, car le souverain ne paie pas. Elle peut les revendiquer toujours, à tout moment, et dès qu’il lui conviendra de le faire. Elle ne peut pas plus renoncer au principe de ses exemptions qu’à ses droits et à ses devoirs de reine. Dans le fait, elle montre une admirable abnégation. Voilà