Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/42

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me dispose à épouser la tristesse profonde de monsieur l’abbé Lantaigne, bien loin de me faire partager votre optimisme. Et, sans sortir d’ici, ne voyez-vous pas que la terre chrétienne de Brécé est devenue le fief du docteur Cotard, athée et franc-maçon ?

— Et qui sait, demanda le général, si monsieur de Brécé n’est pas en état de battre monsieur Cotard aux prochaines élections ? On m’a dit que la lutte n’était pas impossible, et qu’un assez grand nombre d’électeurs se montraient disposés à voter pour le château.

— Ma résolution est ferme, répondit M. de Brécé. On ne m’en fera pas changer. Je ne me présenterai pas à la députation. Je n’ai pas ce qu’il faut pour représenter les électeurs de Brécé, et les électeurs de Brécé n’ont pas ce qu’il faut pour que je les représente.

Cette parole lui avait été inspirée lors de son échec électoral par M. Lacrisse, son