Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/5

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ans, elle avait accompli les fonctions ordinaires de la vie.

Et l’ingénieux Bergeret, ayant pris à location, pour sa fille Pauline et pour lui, un petit logis sur la place Saint-Exupère, déménageait et emménageait studieusement.

Sans cesse allant et venant, se coulant le long des murs, il trottait avec une agilité de souris surprise dans des démolitions. Il se réjouissait dans le fond de son cœur, et il cachait sa joie, car il était sage.

Avertie que le temps était proche de rendre les clefs au propriétaire et qu’il fallait partir, madame Bergeret s’occupa semblablement d’expédier ses meubles à sa mère, qui habitait une maisonnette sur les remparts d’une petite ville du Nord. Elle faisait des tas de linge et de hardes, poussait des meubles, donnait des ordres à l’emballeur, en éternuant dans la poussière soulevée, et écrivait sur des cartes l’adresse de madame veuve Pouilly.