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— Quoi qu’il en soit, dit madame de Brécé, cette petite Honorine est très honnête, très sage. Et il faut bien que ce soit par une protection d’en haut. Car elle est abandonnée de ses parents, que la misère et la maladie accablent. Je me suis assurée qu’elle tenait une bonne conduite.

— Ce qui n’est pas le cas de toutes les filles de son âge, au village, ajouta madame la duchesse douairière de Brécé.

— Il n’est que trop vrai, dit M. de Brécé. La démoralisation va croissant dans les classes agricoles. Général, je vous en citerai des exemples effrayants. Mais cette petite Honorine est l’innocence même.



Tandis que ces propos étaient tenus sur le seuil de la chapelle, Honorine avait rejoint Isidore dans les fourrés de la Guerche. Isidore l’attendait là, sur un lit de feuilles