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Madame de Courtrai, qui ne goûtait guère les théories, tourna vers le général son regard de vieil homme farouche :

— Général, puisque, Dieu merci ! l’armée est respectée de tous, puisqu’elle est la seule force autour de laquelle nous restons tous groupés, pourquoi ne serait-elle pas aussi le gouvernement ? Pourquoi ne pas envoyer un colonel avec son régiment au Palais Bourbon et à l’Élysée ?…

Elle arrêta ses paroles devant le front nuageux du général.



M. de Brécé fit signe du doigt à M. Lerond.

— Vous n’avez pas vu la bibliothèque, monsieur Lerond ? Je vais vous la montrer. Vous aimez les livres anciens. Je suis sûr qu’elle vous intéressera.

À travers une galerie vaste et nue, dont le plafond était couvert d’une lourde peinture