Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/86

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— Et, qui plus est, ajouta M. Guitrel, il est fort bien travaillé. Il présente ce caractère de distinction qui est, pour ainsi dire, le cachet de Rondonneau jeune. Seul, l’orfèvre de l’archevêché pouvait choisir aussi judicieusement son modèle dans les traditions de l’art chrétien et en reproduire la forme et les ornements avec autant de bonheur que de fidélité. Ce ciboire est un ouvrage tout à fait hors ligne, dans le style du xiiie siècle.

— Le gobelet et le couvercle sont en or massif, dit M. de Brécé.

— D’après les règles de la liturgie, dit M. l’abbé Guitrel, la coupe du ciboire doit être en or, ou tout au moins en argent doré à l’intérieur.

M. de Brécé, qui tenait le vase renversé, dit :

— Le pied est creux.

— Heureusement ! s’écria madame Jean. M. l’abbé Guitrel coula son regard sur l’œuvre de Rondonneau jeune.