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M. Guitrel, martyr en quelque manière, dut confesser sa foi :

— Pardonnez-moi, monsieur le préfet ; ce petit livre qu’on affecte de mépriser en certains milieux, le catéchisme, contient plus de vérités que les gros traités de philosophie qui mènent si grand bruit par le monde. Le catéchisme joint la métaphysique la plus savante à la plus efficace simplicité. Cette appréciation n’est pas de moi ; elle est d’un philosophe éminent, M. Jules Simon, qui met le catéchisme au·dessus du Timée de Platon.

Le préfet n’osa rien opposer au jugement d’un ancien ministre. Il lui souvint en même temps que son supérieur hiérarchique, le ministre actuel de l’Intérieur, était protestant. Il dit :

— Comme fonctionnaire, je respecte également tous les cultes, le protestantisme, comme le catholicisme. En tant qu’homme, je suis libre penseur, et, si j’avais une pré-