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donné, et le peuple tomba en République ; c’est-à-dire qu’il répudia son héritage, qu’il renonça à ses droits et à ses devoirs, pour se gouverner à son gré et vivre à son aise dans cette liberté que Dieu gêne et qui renverse ses images temporelles, l’ordre et la loi. Désormais le mal fut roi et publia ses édits. L’Église, exposée à d’incessantes vexations, fut placée avec perfidie entre une impossible abdication et une révolte coupable.

m. bergeret. — Vous rangez sans doute parmi les mesures vexatoires l’expulsion des congréganistes ?

m. lantaigne. — Il est évident que l’expulsion des congréganistes sortit d’une pensée mauvaise et fut le résultat d’un calcul impie. Il est certain encore que les religieux expulsés ne méritaient point un pareil traitement. En les frappant, on crut frapper l’Église. Mais le coup, mal dirigé, raffermit le corps qu’on voulait ébranler, et rendit