Page:Anatole France - L’Orme du mail.djvu/223

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aux paroisses l’autorité et les ressources qui s’étaient détournées d’elles. Nos ennemis ne connaissaient pas l’Église ; et leur principal chef d’alors, moins ignorant, mais plus désireux de les satisfaire que de nous détruire, nous fit une guerre simulée et toute d’apparat. Car je ne tiens pas pour une attaque efficace l’expulsion des congrégations non autorisées. Sans doute j’honore les victimes de cette persécution maladroite, mais j’estime que le clergé séculier suffit à l’Église de France pour gouverner et administrer les âmes, sans le secours des réguliers. Hélas ! la République fit à l’Église des blessures plus profondes et plus cachées. Vous connaissez trop les questions d’enseignement, monsieur Bergeret, pour ne pas découvrir plusieurs de ces plaies, mais la plus envenimée fut faite en introduisant dans l’épiscopat des prêtres imbéciles d’esprit ou de caractère… J’en ai dit assez. Du moins, le chrétien se console et se rassure, sachant