Page:Anatole France - L’Orme du mail.djvu/227

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le moindre est mortel, son adhésion à la diversité qui est le mal et la mort.

m. bergeret. — Ne disiez-vous pas tout à l’heure, monsieur l’abbé, que républicain comme le pape, vous étiez résolu à vivre en paix avec la République ?

m. lantaigne. — Certes, je vivrai avec elle dans la soumission et dans l’obéissance. En me révoltant contre elle, j’agirais conformément à son principe et contrairement au mien. Séditieux, je lui ressemblerais et ne me ressemblerais plus.

» Il n’est pas permis de se faire méchant contre les méchants. Elle est le souverain. Si elle commande mal ou ne commande pas, c’est son crime. Qu’il soit avec elle ! Mon devoir est d’obéir. Je le ferai. J’obéirai. Prêtre et, s’il plaît à Dieu, évêque, je ne refuserai rien à la République de ce que je lui dois. J’ai présent à la mémoire que saint Augustin, dans Hippone assiégée par les Vandales, mourut évêque et citoyen ro-