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dèles de composition qui ont été imités par Virgile, par Fénelon et généralement, dans les littératures classiques, par les auteurs de récits en vers ou en prose ».

M. Bergeret n’était pas heureux. Il n’avait reçu aucune distinction honorifique. Il est vrai qu’il méprisait les honneurs. Mais il sentait qu’il eût été plus beau de les mépriser en les recevant. Il était obscur et moins connu dans sa ville, pour les ouvrages de l’esprit, que M. de Terremondre, auteur d’un Guide du touriste ; que le général Milher, polygraphe distingué du département ; moins même que son élève, M. Albert Roux, de Bordeaux, auteur de Nivée, poème en vers libres. Certes, il méprisait la gloire littéraire, sachant que celle de Virgile reposait en Europe sur deux contresens, un non-sens et un coq-à-l’âne. Mais il souffrait de n’avoir aucun commerce avec des écrivains qui, tels que MM. Faguet, Doumic ou Pellissier, lui paraissaient correspondre à son