Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/143

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— Avant tout, dit Zita, il faut que vous connaissiez le jardinier Nectaire. Je vous mènerai un jour à sa maison rustique.

Théophile, qui avait dormi tout le long de la conversation, supplia son ami de venir fumer une cigarette chez lui. Il habitait tout proche, au coin de la petite rue de Steinkerque, qu’on apercevait, dévalant sur le boulevard.

Arcade verrait Bouchotte ; elle lui plairait.

Ils montèrent cinq étages. Bouchotte n’était pas encore rentrée. Il y avait une boîte de sardines ouverte sur le piano. Des bas rouges serpentaient sur les fauteuils.

— C’est petit, mais c’est gentil, dit Théophile.

Et, regardant par la fenêtre qui s’ouvrait sur la nuit rousse, pleine de lueurs :

— On voit le Sacré-Cœur.

La main sur l’épaule d’Arcade, il répéta plusieurs fois :

— Je suis content de te voir.

Puis, entraînant son ancien compagnon de gloire dans le couloir de la cuisine, il posa son bougeoir, tira une clef de sa poche, ouvrit un