Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/15

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revenir, sous la présidence de M. Fallières, les jours de Dèce et de Dioclétien, il mit sa science et son zèle au service de l’Église persécutée.

Depuis le Concordat de 1801 jusqu’aux dernières années du Second Empire, tous les d’Esparvieu étaient allés à la messe, pour l’exemple. Sceptiques au-dedans d’eux-mêmes, ils considéraient la religion comme un moyen de gouvernement. MM. Marc et René, les premiers de leur race, donnèrent les signes d’une dévotion sincère. Le général avait voué, étant colonel, son régiment au Sacré-Cœur, et il pratiquait sa religion avec une ferveur qui se remarquait même chez un militaire, et pourtant l’on sait que la piété, fille du Ciel, a choisi, pour son séjour préféré sur la terre, le cœur des généraux de la troisième République. La foi a ses vicissitudes. Sous l’ancien régime, le peuple était croyant ; la noblesse ne l’était pas, ni la bourgeoisie lettrée. Sous le Premier Empire, l’armée, du haut en bas, était fort impie. Aujourd’hui, le peuple ne croit à rien. La bourgeoisie veut croire et y réussit quelquefois, ainsi qu’y réussirent MM. Marc et René