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d’important en sciences naturelles, morales, politiques, sociales, philosophiques et religieuses. Il avait indiqué les sommes qu’il convenait de prélever, à cet effet, sur sa succession et chargé son fils aîné, Fulgence-Adolphe, de procéder à ces accroissements. Fulgence-Adolphe accomplit, avec un respect filial, les volontés exprimées par son illustre père.

Après lui, cette bibliothèque immense, qui représentait plus qu’une part d’enfant, resta indivise entre les trois fils et les deux filles du sénateur, et René d’Esparvieu, à qui échut l’hôtel de la rue Garancière, reçut la garde de cette riche collection. Ses deux sœurs, mesdames Paulet de Saint-Fain et Cuissart, demandèrent plusieurs fois la liquidation d’un bien considérable et qui ne rapportait rien. Mais René et Gaétan rachetèrent la part de leurs deux co-héritiers et la bibliothèque fut sauvée. René d’Esparvieu s’occupa même de l’accroître, conformément aux intentions du fondateur. Mais, d’année en année, il diminuait le nombre et l’importance des acquisitions, estimant que la production intellectuelle baissait en Europe.

Gaétan, cependant, l’enrichissait, sur ses