Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/281

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vrent l’avenir ineffable, et qui, maîtres de tous les trésors de la terre, portent des culottes sans fond et ne mangent que du fromage de cochon. Étant allé trouver ce jour-là, dans une ruelle de Montmartre, un prêtre satanique, qui pratiquait la magie noire et opérait l’envoûtement, Maurice se rendait ensuite chez Bouchotte, envoyé par madame de la Verdelière qui, devant donner bientôt une fête pour l’œuvre de la conservation des églises de campagne, voulait y faire entendre Bouchotte, devenue tout à coup, on ne savait pourquoi, une artiste à la mode. Bouchotte fit asseoir le visiteur dans le petit canapé à fleurs ; à la prière de Maurice, elle prit place à côté de lui, et le fils de famille exposa à la chanteuse le désir de madame la comtesse de la Verdelière ; cette dame souhaitait que Bouchotte chantât de préférence une de ces chansons apaches dont les gens du monde se délectaient ; malheureusement madame de la Verdelière ne pouvait donner qu’un cachet très réduit et hors de proportion avec le mérite de l’artiste ; mais il s’agissait d’une bonne œuvre.

Bouchotte accorda son concours et accepta