Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/370

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tions. Il l’exhorta à rompre avec les mauvaises compagnies et à se réconcilier avec sa famille. Il lui peignit une mère en larmes prête à recevoir les bras ouverts l’enfant retrouvé. Renonçant, par un viril effort, à une vie de désordres et de faux plaisirs, Maurice recouvrerait la paix du cœur et la force de l’esprit, il se délivrerait des chimères dévorantes, s’affranchirait de l’esprit du mal.

Le jeune d’Esparvieu remercia M. l’abbé Patouille de tant de bonté et protesta de ses sentiments religieux.

— Jamais, dit-il, je n’ai été si croyant. Et jamais je n’ai eu autant de besoin de l’être. Figurez-vous, monsieur l’abbé, qu’il faut que je rapprenne le catéchisme à mon ange gardien, qui l’a oublié.

M. l’abbé Patouille poussa un profond soupir, et exhorta son cher enfant à prier, la prière étant l’unique secours contre les dangers d’une âme assaillie par le démon.

— Monsieur l’abbé, demanda Maurice, voulez-vous que je vous présente mon ange gardien ? Attendez un moment, il est allé me chercher des cigarettes.