Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/394

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révoltait les consciences. On en découvrait l’origine véritable, les causes indirectes, mais efficaces, dans les doctrines révolutionnaires impunément répandues, dans le relâchement du lien social, dans l’ébranlement de la discipline morale, dans les appels répétés à tous les appétits, à toutes les convoitises. Il importait, pour trancher le mal dans sa racine, de répudier au plus vite les chimères et les utopies telles que le syndicalisme, l’impôt sur le revenu, etc., etc., etc… Plusieurs journaux, et non des moindres, montrèrent, dans la recrudescence des crimes, les fruits naturels de l’impiété et conclurent que le salut de la société était dans un retour unanime et sincère à la religion.

Le dimanche qui suivit le crime, on remarqua une foule inaccoutumée dans les églises.

Le juge Salneuve, chargé de l’instruction, interrogea d’abord les individus arrêtés par la Sûreté et s’égara sur des pistes attrayantes mais fausses ; le rapport de l’indicateur Montremain, qui lui fut communiqué, mit son attention sur la bonne voie et lui fit bientôt reconnaître, dans les auteurs du crime de la