Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE IX


Où il apparaît que, comme l’a dit un vieux poète grec, « rien n’est plus doux qu’Aphrodite d’or ».



Bien qu’il possédât madame des Aubels depuis six mois entiers, Maurice l’aimait encore. À la vérité les beaux jours les avaient séparés. Faute d’argent, il avait dû accompagner sa mère en Suisse, puis habiter en famille le château d’Esparvieu. Elle avait passé l’été chez sa mère à Niort et l’automne sur une petite plage normande avec son mari, et ils s’étaient rejoints quatre ou cinq fois à peine. Depuis que l’hiver, favorable aux amants, les réunissait de nouveau dans la ville, sous son manteau de brume, Maurice la recevait deux fois