Page:Anatole France - La Rôtisserie de la reine Pédauque.djvu/131

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Cette année-là, l’été fut radieux, d’où me vint l’envie d’aller dans les promenades. Un jour, comme j’errais sous les arbres du Cours-la-Reine, avec deux petits écus que j’avais trouvés le matin dans la pochette de ma culotte et qui étaient le premier effet par lequel mon faiseur d’or eût encore montré sa munificence, je m’assis devant la porte d’un limonadier, à une table que sa petitesse appropriait à ma solitude et à ma modestie, et là je me mis à songer à la bizarrerie de ma destinée, tandis qu’à mes côtés, des mousquetaires buvaient du vin d’Espagne avec des filles du monde. Je doutais si la Croix-des-Sablons, M. d’Astarac, Mosaïde, le papyrus de Zozime et mon bel