jusqu’ici content de tourner la broche paternelle. Je peux donc vous découvrir sans crainte les lois cachées de l’univers.
» Il ne faut pas croire que la vie soit bornée aux conditions étroites dans lesquelles elle se manifeste aux yeux du vulgaire. Quand ils enseignent que la création eut l’homme pour objet et pour fin, vos théologiens et vos philosophes raisonnent comme des cloportes de Versailles ou des Tuileries qui croiraient que l’humidité des caves est faite pour eux et que le reste du château n’est point habitable. Le système du monde, que le chanoine Copernic enseignait au siècle dernier, d’après Aristarque de Samos et les philosophes pythagoriciens, vous est sans doute connu, puisqu’on en a fait même des abrégés pour les petits grimauds d’école et des dialogues à l’usage des caillettes de la ville. Vous avez vu chez moi une machine qui le démontre parfaitement, au moyen d’un mouvement d’horloge.
» Levez les yeux, mon fils, et voyez sur votre tête le Chariot de David qui, traîné par Mizar et ses deux compagnes illustres, tourne autour du pôle ; Arcturus, Véga de la Lyre, l’Épi de la Vierge, la Couronne d’Ariane, et sa perle charmante. Ce sont des soleils. Un seul coup