Page:Anatole France - La Rôtisserie de la reine Pédauque.djvu/218

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Mais c’était un imbécile. Pourquoi traduire Zozime ?

— Si vous voulez tout savoir, dit mon bon maître, j’y trouve quelque sensualité.

— À la bonne heure ! dit M. d’Anquetil, mais en quoi M. Tournebroche, qui en ce moment caresse ma maîtresse, peut-il vous aider ?

— Par la connaissance du grec, dit mon bon maître, que je lui ai donnée.

M. d’Anquetil se tournant vers moi :

— Quoi, monsieur, dit-il, vous savez le grec ! Vous n’êtes donc pas gentilhomme ?

— Monsieur, répondis-je, mon père est porte-bannière de la confrérie des rôtisseurs parisiens.

— Il m’est donc impossible de vous tuer, me répondit-il. Veuillez m’en excuser. Mais, l’abbé, vous ne buvez pas. Vous me trompiez. Je vous croyais un bon biberon, et j’avais envie de vous prendre pour mon aumônier quand j’aurai une maison.

Cependant, M. l’abbé Coignard buvait à même la bouteille, et Catherine, penchée à mon oreille, me disait :

— Jacques, je sens que je n’aimerai jamais que vous.

Ces paroles, venant d’une belle personne en