Page:Anatole France - La Rôtisserie de la reine Pédauque.djvu/360

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science médicale se hausse à donner un clystère.

— Seigneur Dieu ! que dit-il ? s’écria madame Coquebert. Il faut qu’il ait le diable au corps.

— J’ai entendu beaucoup de malades parler dans le délire, dit M. Coquebert, mais aucun ne tenait d’aussi méchants propos.

— Je découvre, dit le curé, que nous aurons plus de peine que je n’avais cru à conduire ce malade vers une bonne fin. Il y a dans sa nature une âcre humeur et des impuretés que je n’y avais pas d’abord remarquées. Il tient des discours malséants à un ecclésiastique et à un malade.

— C’est l’effet de la fièvre, dit le chirurgien-barbier.

— Mais, reprit le curé, cette fièvre, si elle ne s’arrête, le pourrait conduire en enfer. Il vient de manquer gravement à ce qu’on doit à un prêtre. Je reviendrai toutefois l’exhorter demain, car je lui dois, à l’exemple de Notre-Seigneur, une miséricorde infinie. Mais de ce côté, je conçois de vives inquiétudes. Le malheur veut qu’il y ait une fente à mon pressoir, et tous les ouvriers sont aux vignes. Coquebert, ne manquez point de dire un mot au charpentier, et de m’appeler auprès de ce