Page:Anatole France - La Rôtisserie de la reine Pédauque.djvu/376

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Trois jours après que mon bon maître eut rendu l’âme, M. d’Anquetil décida de se remettre en route. La voiture était réparée. Il donna l’ordre aux postillons d’être prêts pour le lendemain matin. Sa compagnie ne m’avait jamais été agréable. Dans l’état de tristesse où j’étais, elle me devenait odieuse. Je ne pouvais supporter l’idée de le suivre avec Jahel. Je résolus de chercher un emploi à Tournus ou à Mâcon et d’y vivre caché jusqu’à ce que, l’orage étant apaisé, il me fût possible de retourner à Paris, où je savais que mes parents me recevraient les bras ouverts. Je fis part de ce dessein à M. d’Anquetil, et m’excusai de ne le point accompagner plus avant. Il s’efforça