Page:Anatole France - La Vie en fleur.djvu/176

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laisser à la porte du collège en le quittant sans retour, ce serait y laisser notre bien le plus précieux. Nous ne ferons pas cette faute. Dès le collège, immédiatement, nous allons créer un centre où nous puissions nous retrouver. Que pourra être ce centre, un club, un cercle, une société, une académie ? Camarades, vous en déciderez.

Cette proposition fut bien accueillie. On la discuta tout de suite, et l’on ne tarda pas à reconnaître que la fondation d’une société, d’un cercle, d’un club exigerait des fonds considérables, un travail d’organisation énorme et la connaissance de la loi, toutes choses que des rhétoriciens et des philosophes ne pouvaient fournir. Fontanet se chargeait, il est vrai, d’organiser, en trois mois, un cercle de premier ordre, mais ses offres séduisantes furent repoussées. Nous nous prononçâmes en grande majorité pour une académie, sans bien savoir ce que ce pourrait être. Mais le mot nous flattait.

Après une longue et confuse discussion, Isambart, élève de philosophie, nous invita à rédiger des statuts. On l’approuva ; mais la tâche parut ingrate et personne ne l’assuma ;