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XVII

L’APPARTEMENT DE MONSIEUR DUBOIS

M. Dubois était un grammairien d’une force qui faisait peur. Pour le sens et les rapports des termes, rien n’égalait sa justice sévère ; au reste, assez indifférent à l’orthographe, qu’il ne mettait pas lui-même très exactement. Il disait ne pas comprendre qu’on perdît un temps précieux à ces minuties. Il appelait la grammaire de Noël et Chapsal une grammaire de quartier général, et la disait imposée par l’insatiable tyrannie de Napoléon qui, s’exerçant autant sur les idées que sur les actes, poursuivait toute indépendance d’esprit. Et quand ma mère parlait devant le vieillard de cette règle des participes, son perpétuel souci,