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II

LES MALHEURS
DE LA FILLE DES TROGLODYTES

Je ne retrouvais plus en Justine cette ardeur destructive qui s’était exercée, dans les premiers temps de sa condition, sur la vaisselle confiée à ses soins et les bronzes offerts au docteur Nozière par ses malades guéris et reconnaissants. La cuisine retentissait moins souvent du bruit des assiettes écroulées, et des cris frénétiques de la jeune servante hachant le bout de ses doigts avec le bœuf bouilli. Les feux de cheminée et les inondations devenaient plus rares : les lustres ne tombaient plus d’eux-mêmes et spontanément sur les planchers, et, si mon père la disait