— Pourquoi cela ?
— Vous seriez trop content si je vous le disais.
— Mais, Justine, comment s’appelle-t-il, s’il ne s’appelle pas Spartacus ?
— Il s’appelle rien : c’est vous qui avez donné à ce guignol un vilain nom.
— Justine, apprenez que Spartacus à la tête d’une troupe d’esclaves défit quatre armées prétoriennes, trois armées consulaires, et qu’enfin, le Sénat ayant envoyé contre lui les légions de Crassus et de Pompée, forcé d’accepter la bataille, il tua son cheval…
Justine m’interrompit :
— Il faut que j’aille remuer mes lentilles qui sont sur le feu, car il n’y a rien de traître comme les lentilles pour s’attacher.
Je la retins par son tablier.
Justine, cette statue de Spartacus est le chef-d’œuvre de Monsieur Foyatier, un ami de papa, maintenant très vieux. Il était berger dans son enfance et, en gardant les troupeaux, il sculptait de petits animaux dans du bois, avec son couteau…
— C’est comme mon frère Phorien, dit Justine. Pas plus haut qu’une botte, en pais-