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Page:Anatole France - La Vie littéraire, IV.djvu/172

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LA VIE LITTÉRAIRE.

Berthe filait, parce que c’est l’occupation qui lui est la plus naturelle. Mais quand le livre est fini, elle ne s’y intéresse plus et elle demeure parfaitement indifférente à tout ce que l’on en pense, à tout ce que l’on en dit. Jamais femme, je crois, ne laissa voir un si naturel mépris du succès et fut si peu femme de lettres. Et jamais poète n’eut plus que la fille de Théophile Gautier le droit de dire avec le berger de l’Anthologie : « J’ai chanté pour les Muses et pour moi. »