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Page:Anatole France - La Vie littéraire, IV.djvu/204

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LA VIE LITTÉRAIRE.

L’avare de Scarron, c’est déjà l’avare de Molière, l’avare amoureux et riche. Ce coquin de Gamara, c’est exactement cette coquine de Frosine. Don Marcos épouse Isidore, qui peu après s’enfuit avec ses complices, emportant l’argent et les meubles du pauvre homme.

Lui aussi, il pleure sa cassette. Mais le reste n’a plus la moindre ressemblance avec la comédie de Molière. C’est une suite d’aventures burlesques ou tragiques, auxquelles manque l’agrément avec la vraisemblance.

Ces recherches, que j’ai résumées de mon mieux, tendaient à rendre au malheureux Scarron le bien que Molière lui avait pris. Mais on s’est aperçu que Scarron, lorsqu’il fut dépouillé, portoit le bagage des autres. Il y a grande chance que le Châtiment de l’avarice ne lui appartienne pas plus que les Hypocrites. Quant à Molière, tout ce qu’il prend lui appartient aussitôt, parce qu’il y met sa marque.