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Page:Anatole France - La Vie littéraire, IV.djvu/55

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LA JEUNESSE
DE M. DE BARANTE[1]

Je me rappelle, étant enfant, avoir vu plusieurs fois, dans la librairie de mon père, M. de Barante, alors plus qu’octogénaire. Nous lisions avidement au collège son Histoire des ducs de Bourgogne, et je regardais l’auteur de ces intéressants récits avec tout le trouble et toute la crainte des jeunes admirations. Mais M. de Barante parlait si affectueusement et d’une voix si douce, que j’étais un peu rassuré. C’était un homme excellent, qui aimait à faire le bien autour de lui. Il restait chaque année peu de jours à Paris, vivant retiré dans sa terre de Barante, en Auvergne, où il était né et où il voulait mourir. On me dit, et je le crois, qu’il y était entouré du respect et de la sympathie de tous.

  1. Souvenirs du baron de Barante, de l’Académie française, 1782-1866, publiés par son petit-fils, Claude de Barante, in-8o, tome Ier.