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Page:Anatole France - La Vie littéraire, IV.djvu/65

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LA JEUNESSE DE M. DE BARANTE.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

rédigé, si l’on veut, comme disent d’anciennes éditions, et qu’il y a ajouté des chapitres topographiques. Cela n’est ni contesté ni contestable.

Oui, il a beaucoup corrigé, mais toutes ses corrections ne sont pas heureuses et les éditeurs de 1889 ont montré que dans plus d’un endroit M. de Barante avait gâté le texte original.

Il est regrettable que M. Claude de Barante ait rouvert un débat qu’on croyait clos. Il me semble bien que la question a été jugée en faveur de madame de la Rochejaquelein, il y a une dizaine d’années, par des savants des départements de l’Ouest formés en comité sous la présidence de M. Pie, évêque de Poitiers.

À vingt-six ans, M. de Barante était nommé préfet de la Vendée. Il montra dans ces nouvelles fonctions le même esprit de bienveillance et la bonne grâce qu’il avait déployés à Bressuire, mais il croyait de moins en moins à la durée de l’empire. Il assista comme préfet au mariage de l’empereur :

Ce fut vraiment une belle cérémonie. Rien n’était plus magnifique que ce long défilé de la cour impériale, de ces rois, de ces reines formant le cortège de l’impératrice, de ces grands personnages, de ces maréchaux couverts d’or, de plaques et de cordons, suivant, pour se rendre au grand salon carré du Louvre disposé en chapelle, la galerie du musée, entre deux haies de spectateurs, hommes ou femmes, parés, brodés, revêtus de leur uniforme.

Quand l’empereur, l’impératrice et le cortège furent passés, M. Mounier dit à l’oreille de M. de Barante :