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MAURICE BARRÈS
« L’ENNEMI DES LOIS »

Je viens tard pour vous dire ce que c’est que l’Ennemi des lois que M. Maurice Barrès nous a donné dans les derniers jours de l’année passée, et l’on souffrira que je prenne avantage de ce retard pour épargner au lecteur et à moi-même les embarras d’une critique méthodique et les ennuis d’une analyse. Aussi bien ne suis-je point un critique.

Tout ce qui sent la procédure littéraire m’est insupportable. Je serais bien malheureux qu’on me prît pour monsieur le juge. Faire le Perrin Dandin n’est point dans mon caractère. Le Dandin de Racine envoya le chien Citron aux galères. Je n’aurais point le cœur de mettre à l’amende les chiens de M. Maurice Barrès, le Velu et le Repasseur, bien que ces deux bonnes bêtes se trouvent parfois contrevenir aux règlements de police. Je me dis que la police contrarie la nature ; et je me dis aussi que le chien et l’homme sont des animaux sociables, et soumis, par conséquent, à la police des villes et à la