Page:Anatole France - Le Crime de Sylvestre Bonnard, 1896.djvu/141

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ce sujet me parut bon et d’autant meilleur que j’ai cru devoir moi-même en traiter récemment une notable partie. C’était le Monasticum gallicanum. Le jeune érudit (je lui donne ce nom comme un présage) voulait signaler toutes les planches gravées vers 1690 pour l’ouvrage que Dom Michel Germain eût fait imprimer sans l’irrémédiable empêchement qu’on ne prévoit guère et qu’on n’évite jamais. Dom Michel Germain laissa du moins en mourant son manuscrit complet et bien en ordre. En ferai-je autant du mien ? mais ce n’est point la question. M. Gélis, autant que je pus le comprendre, se proposait de consacrer une notice archéologique à chacune des abbayes figurées par les humbles graveurs de Dom Michel Germain.

Son ami lui demanda s’il connaissait tous les documents manuscrits et imprimés relatifs à son sujet. C’est alors que je dressai l’oreille. Ils parlèrent d’abord des sources originales, et je dois reconnaître qu’ils le firent avec une suffisante méthode, malgré d’innombrables et difformes calembours. Puis ils en vinrent aux travaux de la critique contemporaine.

— As-tu lu, dit Boulmier, la notice de Courajod ?