Page:Anatole France - Le Crime de Sylvestre Bonnard, 1896.djvu/211

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duisant, que je ne prétends pas imposer à mademoiselle Préfère mon système d’éducation qui est tout intime et parfaitement incompatible avec l’organisation des pensionnats les mieux tenus. Je vous supplie seulement de lui persuader de donner moins de travail et plus de récréation à Jeanne, de ne la punir que dans les cas de nécessité et de lui accorder autant de liberté d’esprit et de corps qu’en comporte le règlement de l’institution.

C’est avec un sourire pâle et mystérieux que maître Mouche m’assura que mes observations seraient prises en bonne part et qu’on en tiendrait grand compte.

Là-dessus, il me fit un petit salut et sortit, me laissant dans un certain état de trouble et de malaise. J’ai pratiqué dans ma vie des personnes de diverses sortes, mais aucune qui ressemble à ce notaire ou à cette institutrice.


6 juillet.

Maître Mouche m’ayant fort retardé par sa visite, je renonçai à aller voir Jeanne ce jour-là. Des devoirs professionnels m’occupèrent le reste