sans faute la Mort de Jeanne Darc, par Casimir Delavigne. C’est à peine si elle avait pu retenir le Petit Savoyard. La maîtresse de pension n’admettait pas qu’on lût le Prince Grenouille avant de savoir par cœur les stances à Duperrier. Emportée par l’enthousiasme, elle récita d’une voix plus douce qu’un bêlement :
Ta douleur, Duperrier, sera donc éternelle
Et les tristes discours
Que te met en l’esprit l’amitié paternelle
L’augmenteront toujours ;
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Je sais de quels appas son enfance était pleine
Et n’ai pas entrepris,
Injurieux ami de consoler ta peine
Avecque son mépris.
Puis, elle s’extasia :
— Que cela est beau ! quelle harmonie ! Comment ne pas admirer des vers si jolis, si touchants ! Mais pourquoi Malherbe traite-t-il d’injurieux ami ce pauvre monsieur Duperrier déjà si éprouvé par la perte de sa fille ? Injurieux ami ! convenez que le terme est dur.
J’expliquai à cette poétique personne que cet « injurieux ami » qui la choquait si fort était une apposition, etc. etc. Ce que je dis lui dégageait si