Aller au contenu

Page:Anatole France - Le Crime de Sylvestre Bonnard, 1896.djvu/297

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mine réjouie. Que vous arrive-t-il, mon cher enfant ?

Il lui arrive qu’il a soutenu très convenablement sa thèse et qu’il est reçu dans un bon rang. C’est ce qu’il m’annonce en ajoutant que mes travaux, dont il fut question incidemment dans le cours de la séance, ont été, de la part des professeurs de l’école, l’objet d’un éloge sans réserve.

— Voilà qui va bien, répondis-je, et je suis heureux, Gélis, de voir ma vieille réputation associée à votre jeune gloire. Je m’intéressais vivement, vous le savez, à votre thèse ; mais des arrangements domestiques m’ont fait oublier que vous la souteniez aujourd’hui.

Mademoiselle Jeanne vint à point le renseigner au sujet de ces arrangements. L’étourdie entra comme une brise légère dans la cité des livres, et s’écria que sa chambre était une petite merveille. Elle devint fort rouge en voyant M. Gélis. Mais nul ne peut éviter sa destinée.

M. Gélis lui demanda comment elle allait du ton d’un garçon qui se prévaut d’une rencontre antérieure et qui se pose en ancienne connaissance. Oh ! ne craignez rien ! elle ne l’avait pas oublié ; il y parut bien quand ils reprirent à mon