Page:Anatole France - Le Crime de Sylvestre Bonnard, 1896.djvu/40

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rie des passions, parce que ma gouvernante m’apporta une lettre. Elle était timbrée de Naples et disait :

« Illustrissime seigneur,

» Je possède en effet l’incomparable manuscrit de la Légende dorée, qui n’a point échappé à votre lucide attention. Des raisons capitales s’opposent impérieusement et tyranniquement à ce que je m’en désaisisse pour un seul jour, pour une seule minute. Ce sera pour moi une joie et une gloire de vous le communiquer dans mon humble maison de Girgenti, laquelle sera embellie et illuminée par votre présence. C’est donc dans l’impatiente espérance de votre venue que j’ose me dire, seigneur académicien, votre humble et dévoué serviteur,

» MICAEL-ANGELO POLIZZI,

» négociant en vins et archéologue à

Girgenti (Sicile). »

Hé bien ! j’irai en Sicile :

Extremum hunc, Arethusa, mihi concede laborem.