bit ecclésiastique. Cependant il faisait pour l’abbé Le Vasseur on ne sait quels vers galants sur les Bains de Vénus, remarquait à l’église les belles demoiselles de la ville, annotait l’Odyssée et les Olympiques, feuilletait la Somme de saint Thomas et surtout lisait Pétrarque.
Le R. P. Sconin, pris dans un réseau subtil d’intrigues ecclésiastiques, ne put pourvoir son neveu, qui revint à Paris les mains vides. Racine obtiendra plus tard des bénéfices séculiers : il deviendra prieur de l’Epinay, de Saint-Jacques, de la Ferté et de Saint-Nicolas de Choisis. De plus, il recevra, à compter de l’année 1664, quelques gratifications sur la cassette royale.
Dès 1663, Racine allait à la cour et assistait au lever du roi. Le jeune poète, avec son esprit flexible, sa sensibilité récente, avait le don de plaire. Il savait converser sur toutes sortes de sujets et ne parlait pas de ses ouvrages. Il était beau ; sa physionomie était fine, pourtant heureuse et toute ouverte. 11 avait le nez pointu, acéré, le nez des railleurs, la bouche ironique et voluptueuse, et de beaux yeux attendris, prompts aux larmes. Nous avons vu qu’il hantait La Fontaine. Il s’était lié avec Boileau, qui faisait des remarques sur ses ouvrages, et avec Molière, qui donnait la Thébdide sur son théâtre du Palais-Royal. Les recettes étaient maigres. Pourtant cette première pièce, en laquelle le jeune Racine, tout en suivant Euripide, imitait le ton de Rotrou et de Corneille, était déjà d’un poète excellent et d’un faiseur de caractères. A cette époque « ces quatre excellents hommes’ »
1. Titon du Tillet, Description du Parnasse français.