Page:Anatole France - Le Génie latin.djvu/310

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on trahit. C’est alors qu’on se sent envahi par un grand dégoût de soi et des autres. Mais l’intelligence reste debout et règne sur les ruines des passions. On ne s’attache plus qu’à comprendre et à expliquer. On ne prend plus la parole que pour raconter en curieux, sans flamme et sans trouble, et l’on donne les Pensées d’août.

C’est ainsi qu’en suivant le poète on retrouve tout l’homme. Aussi ne faut-il rien rejeter de cette poésie dans laquelle se peint l’âme la plus curieuse, la plus sagace et la plus compliquée qu’une vieille civilisation ait jamais produite.