Aller au contenu

Page:Anatole France - Le Génie latin.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

prendre. On se lassa. Le roi rentra solennellement dans sa bonne ville de Paris le 21 octobre, et Mazarin vint bientôt après l’y rejoindre sans bruit, sur la pointe des pieds, à l’italienne. Il ne demandait qu’à être souffert en attendant d’être tout-puissant, ce qui ne tarda pas. Qui fut bien déçu ? Ce fut le pauvre poète, qui, peu jaloux d’ajouter au long catalogue de ses maux le titre de martyr de la République, reniait Gondi, Montpensier, Longueville, toute la Fronde, et abjurait devant qui voulait l’entendre ses funestes erreurs. Il engageait charitablement ses complices à faire comme lui. Il leur disait, il leur chantait :

Il faut désormais filer doux,
Il faut crier miséricorde ;
Frondeurs, vous n’êtes que des fous :
Il faut désormais filer doux ;
C’est mauvais présage pour vous
Qu’une fronde n’est qu’une corde ;
Il faut désormais filer doux,
Il faut crier miséricorde.



Il essaya de couler dans l’oreille de Mazarin des douceurs poétiques :

<poem> Jule autrefois l’objet de l’injuste satire . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mais Jules resta sourd et ne refit pas de pension au poète repentant. Heureusement que Fouquet lui en fit une de 1600 livres.

N’étant plus le malade de la reine à titre d’office, il avait le droit de guérir. Il tenta d’en user. On lui vanta les bains de tripes qu’on prenait à l’hôpital de