sens propre qu’en fauconnerie. Le fabuliste l’emploie au figuré : la grenouille, qui emporte le rat,
Prétend qu’elle en fera gorge chaude et curée.
(IV, II.)
La gorge chaude est la proie encore pantelante, encore tiède, qu’on donne au faucon, au gerfaut, au gentil pèlerin, enfin à tout oiseau chasseur, pour le récompenser de sa chasse.
La Fontaine parle du village comme un villageois et traite rustiquement de la chose rustique. Aussi y est-il toujours vrai. Il y emploie, au besoin, de vieux mots qui sentent le terroir ; il dit faire l’août, c’est-à-dire faire la moisson, qui est la grande affaire du mois d’août :
Remuez vostre champ dès qu’on aura fait l’oust.
(v, 9-)
Le mot blé est un terme général. Il y a blé et blé ; la touzelle en est une sorte. Il dit touzelle en poète exact :
L’oust arrivé, la touzelle est siée.
(Contes, Le Diable de Papefiguière.)
A ce propos je dirai que les termes généraux donnent parfois du vague au récit ; les termes particuliers précisent davantage et font mieux voir les choses. Buffon a conseillé l’emploi des expressions les plus générales : Buffon n’était pas un conteur. Il s’étudiait surtout à donner de la noblesse au langage. Mais un