Page:Anatole France - Le Jardin d’Épicure.djvu/17

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Dieu n’avait pas d’autres enfants que les hommes, et toute sa création était aménagée d’une façon à la fois puérile et poétique, comme une immense cathédrale. Ainsi conçu, l’univers était si simple, qu’on le représentait au complet, avec sa vraie figure et son mouvement, dans certaines grandes horloges machinées et peintes.

C’en est fait des douze cieux et des planètes sous lesquelles on naissait heureux ou malheureux, jovial ou saturnien. La voûte solide du firmament est brisée. Notre œil et notre pensée se plongent dans les abîmes infinis du ciel. Au delà des planètes, nous découvrons, non plus l’Empyrée des élus et des anges, mais cent millions de soleils roulant, escortés