Page:Anatole France - Le Jardin d’Épicure.djvu/18

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de leur cortège d’obscurs satellites, invisibles pour nous. Au milieu de cette infinité de mondes, notre soleil à nous n’est qu’une bulle de gaz et la terre une goutte de boue. Notre imagination s’irrite et s’étonne quand on nous dit que le rayon lumineux qui nous vient de l’étoile polaire était en chemin depuis un demi-siècle et que pourtant cette belle étoile est notre voisine et qu’elle est, avec Sirius et Arcturus, une des plus proches sœurs de notre soleil. Il est des étoiles que nous voyons encore dans le champ du télescope et qui sont peut-être éteintes depuis trois mille ans.

Les mondes meurent, puisqu’ils naissent. Il en naît, il en meurt sans cesse. Et la création, toujours imparfaite, se