Page:Anatole France - Le Jardin d’Épicure.djvu/221

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pas toutes les lois naturelles, nous n’en saisissons aucune, puisqu’elles s’enchaînent.

— Encore pourrions-nous constater le miracle dans ces séries de rapports que nous avons surpris.

— Nous ne le pourrions pas avec une certitude philosophique. D’ailleurs, c’est précisément les séries qui nous apparaissent comme les plus fixes et les mieux déterminées que le miracle interrompt le moins. Le miracle n’entreprend rien, par exemple, contre la mécanique céleste. Il ne s’exerce point sur le cours des astres et jamais il n’avance ni ne retarde une éclipse calculée. Il se joue volontiers, au contraire, dans les ténèbres de la pathologie interne et se plaît surtout aux