Elle s’écria :
— Quel malheur ! un si bel homme.
Elle épousa, l’année suivante, M. Hippolyte Nozière, commis principal au ministère de la Justice, homme pur et jovial, qui jouait de la flûte de six à neuf heures du matin et de cinq à huit heures du soir. Ce fut, cette fois, un mariage pour de bon. Ils s’aimaient et, n’étant plus très jeunes, ils surent être indulgents l’un pour l’autre. Caroline pardonna à Hippolyte son éternelle flûte. Et Hippolyte passa à Caroline toutes les lunes qu’elle avait dans la tête. Ils furent heureux.
Mon grand-père Nozière est l’auteur d’une Statistique des Prisons, Paris, Imprimerie royale, 1817-1819, 2 vol. in-4o ; et des Filles de Momus, chansons nouvelles, Paris, chez l’auteur, 1821, in-18.
La goutte lui fit grand’guerre ; mais elle ne put lui ôter sa gaieté, même en l’empêchant de jouer de la flûte ; finalement, elle l’étouffa. Je ne l’ai pas connu. Mais j’ai là son portrait : on l’y voit en habit bleu, frisé comme un agneau et le menton perdu dans une cravate immense.
— Je le regretterai jusqu’à mon dernier