une curiosité affectueuse pour les métiers et les gens de métier.
Je dois avouer, pourtant, que je n’avais pas pour tous une amitié égale. Les papetiers qui étalent à la devanture de leur boutique des images d’Épinal furent d’abord mes préférés. Que de fois, le nez collé contre la vitre, j’ai lu d’un bout à l’autre la légende de ces petits drames figurés !
J’en connus beaucoup en peu de temps : il y en avait de fantastiques qui faisaient travailler mon imagination et développaient en moi cette faculté sans laquelle on ne trouve rien, même en matière d’expériences et dans le domaine des sciences exactes. Il y en avait qui, représentant les existences sous une forme naïve et saisissante, me firent regarder pour la première fois la chose la plus terrible, ou pour mieux dire la seule chose terrible, la destinée. Enfin, je dois beaucoup aux images d’Épinal.
Plus tard, à quatorze ou quinze ans, je ne m’arrêtai plus guère aux étalages des épiciers, dont les boîtes de fruits confits, pourtant, me semblèrent longtemps admirables. Je dédai-