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XI

LA FORÊT DE MYRTES

I

J’avais été un enfant très intelligent, mais, vers dix-sept ans, je devins stupide. Ma timidité était telle alors, que je ne pouvais ni saluer ni m’asseoir en compagnie, sans que la sueur me mouillât le front. La présence des femmes me jetait dans une sorte d’effarement. J’observais à la lettre ce précepte de l’Imitation de Jésus-Christ, qu’on m’avait appris dans je ne sais quelle basse classe et que j’avais retenu parce que les vers, qui sont de Corneille, m’en avaient semblé bizarres :