fils. Elle était femme, et le petit air de fraude qu’avait sa bonne action la faisait sourire. Mais, voyant les paupières bleuies du bébé, elle songea de nouveau :
— C’est horrible qu’on ne puisse pas le faire manger, cet enfant !
À peine habillé, le petit Pierre ouvrit la boîte et vit les moutons, les vaches, les chevaux, les arbres, des arbres frisés. C’était, pour être exact, une ferme plutôt qu’une bergerie.
Il vit le fermier et la fermière. Le fermier portait une faux et la fermière un râteau. Ils allaient au pré faire les foins ; mais ils n’avaient pas l’air de marcher. La fermière était vêtue d’un chapeau de paille et d’une robe rouge. Pierre lui donna des baisers et elle lui barbouilla la joue. Il vit la maison : elle était si petite, et si basse, que la fermière n’aurait pu s’y tenir debout ; mais cette maison avait une porte, et c’est à quoi Pierre la reconnut pour une maison.
Comment ces figures peintes se reflétèrent-elles dans les yeux barbares et frais d’un petit enfant ? On ne sait, mais ce fut une magie. Il