Page:Anatole France - Le Livre de mon ami.djvu/321

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qu’elles ne purent en venir à bout. J’aime mieux cela.

raymond

C’est aussi comme cela que l’entendait Ma Mère l’Oie. Mais, si vous étiez Slave, vous seriez un peu féroce, et l’orteil coupé serait tout à fait de votre goût.

octave

Voilà déjà quelque temps que Raymond nous parle des contes de fées, et il ne nous a pas encore dit un mot des fées elles-mêmes.

laure

Cela est vrai. Mais il vaut mieux laisser les fées dans leur vague et leur mystère.

raymond

Vous craignez, cousine, que ces capricieuses créatures, tantôt bonnes, tantôt méchantes, jeunes ou vieilles à leur gré, qui dominent la nature et semblent toujours sur le point de s’évanouir en elle, ne se prêtent pas à notre curiosité et ne nous échappent au moment où